LA SOIE ET LES CANUTS - Chants et Complaintes
 
Complainte douloureuse...
Complainte douloureuse au profit des victimes
blessées les 21, 22, 23 novembre 1831
(Air du Maréchal de Saxe)

I
Citoyens, versons des larmes
Sur les malheurs de Lyon,
Soyons en affliction
Après ces tristes vacarmes ;
Les pauvres ouvriers enfin
Se sont battus pour leur pain.

II
Le 21 de novembre
A sept heures du matin,
Le carnage fut en train
Et sépara plusieurs membres ;
Le sang coula des deux parts,
Cessa et repris plus tard.

III
L'on a vu le militaire
Animé par des boissons,
Faire feu par les maisons,
Ce qui était arbitraire ;
Le mal se fit pire en pire ;
D'y penser ça me fait frémir.

IV
Malgré l'incendie peu grave
On a presque pas volé.
Le peuple quoique mêlé
Il était honnête et brave
Car il a même fusillé
Deux ou trois qu'avaient pillé.

V
Le mercredi pitoyable
La troupe se retira ;
A deux reprises, la brèche s'ouvra.
Nourrit des feux exécrables.
Contre la mort tout du long
L'ouvrier prit position.

VI
Remercions la providence
Avec le juste préfet
Qui pour le bien a tout fait ;
Il mérite récompense,
Puisqu'il a fait respecter
L'homme et sa propriété.

VII
Chers amis point de vengeance,
Cherchons tous à nous unir,
Pensons même à l'avenir
Ainsi qu'à notre existence ;
Rentrons dans nos ateliers,
Car il nous faut travailler.

VIII
Pleurons, pleurons la victime
Du bourgeois et du soldat :
Que tout chacun pour cela
D'une cause légitime,
Fasse ainsi un sacrifice
Et tous les ans un service.

    
 
Chanson tirée d'un "canard",
parue en mémoire de la révolte de 1831
 


[Page d'accueil] [Sommaire du dossier] [Retour] [Informations] [Nous écrire]