LES TISSERANDS AUTOUR DE ROUBAIX-TOURCOING
Le peigneur de laine
 
Un peu d'histoire
Bien que l'emploi du peigne soit attesté dès l'époque romaine, on dispose de peu d'information sur ce métier jusqu'à la Renaissance. Ce n'est qu'à partir de cette époque que les étoffes fines et les draperies vont se développer. Dans le Nord, et plus particulièrement à Tourcoing les peigneurs de laine représentent alors 30% des professions. Cela restera vrai jusqu'au Second Empire : "On comptait, en 1789 dans tout l'arrondissement, 2000 peigneurs, dont les 4/5 à Tourcoing...".

Un atelier de peignage en 1783
 
Le travail du peigneur
Le peigneur travaille assis protégé par un tablier de cuir. Il y pose un premier peigne (fixe) et démèle (on dit détouiller) la laine à l'aide d'un second peigne. Les peignes doivent être chauffés pour améliorer la flexibilité du poil. Pour que le travail soit plus facile, la laine est enduite de beurre (qui n'est pas du beurre de ferme, mais un beurre rance venant le plus souvent de Russie). Le peigneur consomme environ 6000 livres de beurre par semaine pour fabriquer une vingtaine de kg de laine.


Les trieurs de laine (1910)
Voici une description plus précise de ce travail :

"Les peignes dont on se sert pour peigner la laine ont une double rangée de broches de fer de 12 à 14 pouces (324 à 376 millimètres) de hauteur. On chauffe les dents du peigne pour donner plus de flexibilité au poil ; on graisse ceux-ci de beurre pour qu'il devienne plus facile de les coucher. Le peigneur met de la laine de l'un avec le peigne de l'autre. Quand il est parvenu à avoir couché les poils en ligne directe, il fixe successivement un des peignes dans la muraille, et avec les doigts il en arrache la laine par petites secousses et n'en forme qu'un seul jet que l'on nomme "paumelle" qui a environ 80 centimètres, dans laquelle tous les poils de la laine se trouvent étendus dans toute leur longueur et amalgamés les uns avec les autres".
 
SUITE...


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