LES CORPORATIONS SOUS L'ANCIEN REGIME
Ordre des corporations lors des processions à Valenciennes

SOURCE : Les Madones de Valenciennes
Abbé CAPPLIEZ - G.GIARD, éditeur - 1891
 
" Voici la partie du Ban du magistrat, du 7 septembre 1575 qui regarde les corporations ouvrières : " Soyent tous ceux des mestiers le jour de la dite procession de bonheur au lieu accoustumé, furny des torses de leurs mestiers pour les porter au thour de la dite procession, sy comme dès sept heures du matin précissement, affin que la dite procession puit rethourner de bonheur, sans plus loin retardement, et affin de plus abrévier l'ordre et train pour marchier, icelle est aussi y ordonné que les dits mestiers allant à la dite procession, se mettront en ordre à la widange et portement de leurs torses hors la dite église Notre-Dame, avec lesquelles torses tous ceux des dits métiers seront tous ensuyvre selon leur ordre et estre trestous mis en bon règle et conduict avant pouvoir passer oultre le touquet de la plache de la Croix au neuf bourg vers le petit maifeaulx, d'avantage et ordonné affin que ceux des pits mestiers tout en allant qu'en retournant de la dite procession soyent avec leurs torses et que le varley des mestiers debvront rapporter à justice par escript les noms et surnoms de ceulx ayant à ce défailly, pour les punir et corriger à l'ordonnance des MM. seigneurs de la justiche et aussy le varlet s'il était négligent.
Est ordonné que personne des dits mestiers ne debvront rentrer en la dite ville parmy la dite procession, mais yront en dehors de la dite porte Cambrisienne sans pôoir rentrer par la même porte jusqu'à ce que Messieurs de kla justiche soyent passés oultre la dite porte sous peine d' amende de ro sols au profit des mestiers ou confrairies " (Choses communes, manuscrit no 763).

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L'ordre que l'on doit tenir à la procession pour aller les mestiers selon l'anchienne [l'ancienne] coustume Assçavoir

Les hautlicheurs, (corporation des ouvriers qui faisaient des tapis de haute-lisse. Cette industrie existait encore à Valenciennes au commencement du XVIIème siècle. Un nommé Billet tissait encore de ces tapis en 1723. Il recevait un encouragement annuel du magistrat. L'introduction des moquettes a fait tomber ces fabriques.)

Les fryeliers, (les fruitiers).

Les porteurs au sucq.

Les barbieurs.

Les déquerkeurs de vin.

Les cabarteurs, (cabaretiers).

Les mesureurs de grains.

Les couvreurs.

Les couvreurs de tieules, (tuiles).

Les cordiers.

Les navieurs, (navigateurs, bateliers).

Les wantiers, (boursiers, ouvriers gantiers. C'était autrefois une profession considérable à Valenciennes, où l'on trouve encore une place des Wantiers).

Les cuisiniers.

Les cheliers, (fabricants de sièges, autrefois dit selles).

Les kencheliers.

Les coureurs, (corps d'ouvrlers qui foulaient les sayettes).

Les chavetiers, (savetiers).

Les fourreurs, (dans la liste des corps de métiers de Paris,fourreur signifie fourrageurs, mais il me semble que ce mot signifie ici la profession de ceux qui travaillaient les fourrures).

Les escrigniers, (ouvriers constructeurs d'écrins, de coffres).

Les mandeliers, (vanniers, ouvriers en osier).

Les cuveliers, (les faiseurs de cuves, de cuvelles, tonneliers).

Les mosniers, (meuniers).

Les boullengiers, (boulangers).

Les crassiers, (graissiers. Etat de celui qui vend de l'huile en détail, fabrique et vend la chandelle).

Les parmentiers, (on donnait ce nom aux ouvriers qui exerçaient la profession de donner le lustre aux étoffes).

Les corduaniers, (cordonniers, du mot de corduans, souliers).

La bannière saint Georges.

Les serruriers.

Les taillandiers, (ouvriers travaillant la tôle).

Les cauderliers, (les chaudronniers).

Les marissaulx, (maréchal-ferrant).

Les cambiers, (brasseurs).

Les tanneurs.

Les sayteurs, (corporation des ouvriers qui travaillaient la sayette ou la saye). La saye était une étoffe grossière en laine, rayée de deux couleurs, ordinairement bleue et blanche. La sayette était une sorte de laine propre à fabriquer la saye.

Les tisserands, (corporation de ceux qui tissaient le drap).

Les foulons, (ouvriers qui foulaient le drap. Cette opération consistait à comprimer le drap et les étoffes au moyen du moulin à foulon, pour les rendre plus fermes, plus serrés).

Les estaigners, (ouvriers qui travaillaient l'étain, qui se disait autrefois estain).

Les orfèbvres.

Les mulkinniers, (ouvriers qui tissaient les batistes, les linons).

Les sargeurs, (ouvriers qui tissaient la serge, étoffe qui se disait anciennement sarge).

Les chiriers, (ouvriers qui travaillaient la cire, qui faisaient ou vendaient des cierges).

Les merchiers capeliers, (marchands chapeliers).

Les bonnetiers, (fabricants de bonnets).

Les caucheteurs, (fabricants de bas, anciennement chausses, cauches).

Les wiéwardiers, (les fripiers, mot composé de viel et de wardes hardes. Nous avons à Valenciennes la rue de la Wiéwarde, où se tenaient autrefois les fripiers).

Les poissonniers d'eau douce.

La petite boucherie.

La grande boucherie.

Les Pelletiers, (ouvriers qui travaillent les peaux).

Les tondeurs, (ouvriers qui tondaient le drap ; operation qui consistait à couper de près les poils des étoffes).

Les machons, (maçons).

Les carpentiers.

Les soyeurs d'aix, (Les scieurs de planches).

Les méreniers, (vulgairement mernier, mot qui désignait les menuisiers).

 




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