LE CHARRON
(Voir les contributions sur ce métier)
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LOCALISATION
Voila un métier dont on trouve trace dans le moindre village de la France profonde. Jusqu'à la dernière guerre, la charrette tirée par les chevaux, voire par les boeufs était encore bien présente dans les campagnes. Si on y ajoute les calèches, tombereaux et autres véhicules hippomobiles, ainsi que les réparations diverses, le travail était assuré pour un ou plusieurs charrons par village.

LA MATIERE
Le principal matériau du charron est le bois, mais pas n'importe quel espèce de bois. Durant l'automne, le charron repère les arbres qui seront abattus en hiver, comme il se doit, après les dernières montées de sève. Les troncs sont ensuite débités en planche et stockés en attendant le séchage. Le charron utilise essentiellement les essences de bois suivantes : Le chêne pour toutes les parties qui exigent une solidité à toute épreuve, l'acacia et le chêne sont utilisés pour la fabrication de la roue (jante et rayons). Le moyeu, quant à lui, est issu de l'orme, voire de l'orme tortillard (avec beaucoup de noeuds) dont les Charentes étaient de grands producteurs. Pour les autres éléments, moins importants, le sapin, le frêne ou le hêtre étaient utilisés.

LES OUTILS
Le travail du charron commence pendant l'hiver. A l'aide de différentes scies, il va débiter les arbres en planches, longerons et traverses de différentes tailles. Les longerons, taillés dans un seul arbre et long de sept à huit mètres, constituent la base de toute charette ; ce sont eux qui porteront la charge allant jusqu'à plusieurs tonnes. Leur extrémités, sur deux mètres, est arrondie à la plane pour former les brancards où viendra prendre place l'animal tracteur, cheval ou boeuf. La plane est un outil tranchant à deux poignées qui travaille comme un rabot ; par le passé, c'était un outil très utilisé. Le châssis de la charrette, constitué de planches, était entièrement assemblé par tenons et mortaises. Les outils utilisés sont connus de tous les menuisiers : compas, vilebrequin, gouge et ciseaux à bois.
Le travail le plus délicat était la fabrication des roues. Le moyeu de la roue, en orme, était dégrossi à la hachette et fini au ciseau à bois; le trou de l'axe était fait au moyen de tarières. Les rayons (plus souvent appelés rais) en chêne étaient ajustés à la plane. La jante était constituée de plusieurs parties (en nombre impair pour la solidité de l'ensemble) découpées dans des planches d'un dizaine de centimètres d'épaisseur. Chacune de ces parties recevait deux rayons.
Quand le charron n'avait pas de forge, il se rendait ensuite chez le forgeron pour cercler les roues. Ce travail était très délicat et devait être fait avec rapidité (pour ne pas brûler le bois) et précision (pour la solidité).

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Les tarières
(Photo F. MORELLEC)
La plane
(Collection personnelle)
Le calibre
(Photo R. NOURRY)
AU FIL DU TEMPS
A partir du moment où l'homme a utilisé la roue pour construire des véhicules, il y a eu des charrons. Ce métier existe probablement depuis plus de 4000 ans.
Les premiers carosses sont apparus au Moyen-Age. Les charrons faisent partie de la corporation des "entrepreneurs de carosses, coches, chariots, litières, brancards, calèches". Le statut de charron est officiellement reconnu en 1658 par Louis XIV.
L'âge d'or de ce métier s'est étalé sur plusieurs siècles. Il fallait un savoir-faire très grand, acquis pendant plusieurs années de compagnonage, puis ensuite encore plusieurs années de pratique. Le charron a suivi l'essor du monde rural, jusqu'au milieu du XXème siècle.
L'industrialisation des campagnes a signée son arrêt de mort.


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