L'art
du maréchal-ferrant
Extrait de
La nouvelle
maison rustique
1804 |
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" De
l'objet de la ferrure. Pour la ferrure, le pied du cheval doit
principalement être entretenu dans I'état
où il est, si la confrontation est belle et
régulière. Et si elle se trouve vicieuse et
difforme, elle doit être réparée. La
circonstance, et nullement le hasard, doit décider de la
ferrure (...).
" Des principes qu'il ne faut pas perdre de vue. La connaissance des
aplombs du pied est de première importance. Verticalement,
trois parties très distinctes se reconnaissent dans le
sabot; une supérieure, pourvue de vaisseaux. est moins douce
que celles qui lui sont inférieures ; l'autre moyenne, plus
compacte et n'admettant qu'un fluide qui y transsude ; la
troisième enfin, ayant plus de consistance encore, et
absolument dénuée de tout ce qui pourrait en
constituer et en animer la vie. C'est dans cette dernière
partie que sera appliqué le fer.
" Du deferrement, de la manière de parer le pied et de faire
porter les fers. (...) Le fer enlevé, le maréchal
nettoie le pied de toutes les ordures qui masquent aux yeux la sole, la
fourchette et le bas des quartiers, ce qui se fait partie avec le
brochoir, partie avec le rogne-pied. Ensuite, il pare le pied avec le
boutoir qu'il tient très ferme dans sa main. C'est du
maniement du boutoir que viennent les défauts dans l'action
de parer. Quand le pied est paré, il faut l'examiner en
repos sur le sol. Ensuite le maréchal présentera
le fer légèrement chauffé et le
laissera très peu de temps, et ensuite il ôtera
la portion de l'ongle sur laquelle le fer sera imprimé, afin
qu'il pose également partout, et qu'il ait son appui sur
toute la rondeur du sabot. sans en excepter les talons.
" Manière d'assujettir le fer et les rivets. Dès
que l'appui du fer sera tel qu'on le doit exiger, le
maréchal l'assujettira. Il brochera d'abord deux clous, un
de chaque côté ; après quoi, faisant
poser le pied par terre, il verra s'il est dans une juste position, et
il achèvera de le brocher. Les lames doivent être
proportionnées à l'épaisseur de
l'ongle et ne pas employer celles qui par leur volume font des
ouvertures énormes, qui, outre qu'elles
détruiraient la corne, presseraient le vif et le
serreraient. "
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