Le travail du sabotier
Extrait de "Les métiers du Perche autrefois". |
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Fabriquer un sabot n'est pas une tâche aisée et l'apprentissage est long. L'apprenti "creuse" et "finit" pendant quatre ou cinq mois, ensuite il taille pendant deux ans. Les apprentis étaient souvent fils de sabotier. Traditionnellement le père transmettait son métier à ses enfants, comme le montre l'exemple Freulon où l'artisanat du bois s'est poursuivi sur plusieurs générations.
La matière première, le bois, a attiré aux abords des forêts ces artisans besogneux. On achetait le bois sur pied dans la forêt de Bercé, bouleau, hêtre, peuplier et on choisissait des troncs bien droits. Comme l'abattage et le charriage étaient à leurs frais, on retrouve presque tous les sabotiers dans les hameaux proches de la forêt. Le bois entreposé à côté de la maison était scié au fur et à mesure de la demande. Il faut trois étages pour fabriquer un sabot : la taille, la creuse, la finition.
Lors de la taille, les quartiers sont alors assemblés par paire selon leur grosseur, hauteur et longueur. L'herminette leur donne une meilleure forme et le paroir finit de dégrossir. La creuse est l'opération qui consiste à "vider" l'intérieur du sabot avec des cuillères de diverses dimensions ; elle donne la forme du pied. La semelle est nettoyée avec la rouanette, et le boutiron achève l'opération.
La finition ou "pare" s'effectue quand les sabots sont bien secs. A l'aide d'un racloir on fait disparaître les coups de paroir pour obtenir une surface bien lisse. On passe parfois les sabots à la cheminée ; accrochés à un mètre du foyer, la combustion de morceaux de cuir dégage une fumée brune qui les colore.
Les sabots de bois blanc résistaient moins longtemps (un mois et demi) que ceux de bois dur (trois à quatre mois). Généralement, dès que les chaumes piquaient les pieds, on pensait aux sabots qui se vendaient le plus en octobre et en novembre.
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